Finalement, si l’on y regarde de plus prêt, vous vivez « ailleurs », dans des peurs et des désirs. Cette façon de vivre vous coupe de l’innocence et de l’aventure, de la créativité et du véritable amour qui se trouve en vous. Petit à petit, vous sentez votre coeur mourir, vous devenez plus dur, coupé de vous-même. La joie intérieure de l’enfant que vous étiez est enfermée, elle crie en souffrance.

En y regardant d’encore plus prêt, vous découvrez que ce contrôle est une illusion et qu’il ne fait que vous éloigner du présent sans que vous ne puissiez rien faire sur ce qui est. Vous voyez aussi qu’il augmente vos problèmes et votre souffrance, votre fatigue. Vous vous sentez prisonnier.

Plus vous pratiquez le lâchez prise, l’abandon du contrôle, plus vous voyez clair, mais plus vous devez accepter la réalité et laisser vos illusions. Le présent et vos désirs sont souvent en désaccord, et même si l’accord arrive, vous pensez en être l’auteur, mais ce n’est pas la réalité. C’est pourquoi le fait de découvrir votre impuissance, qui est un passage obligé de la sagesse, est une chose très difficile.

L’être humain aime vivre dans des rêves plutôt que dans le réel, surtout en ce qui le concerne. Il préfère rejeter la faute sur l’autre et entretenir une belle image de lui-même plutôt que d’accepter ce qu’il est. Il aime aussi penser qu’il est tout puissant.
Il reste souvent blessé dans son orgueil ou fuyant dans le déni, plutôt que de regarder ce qui est lorsque cela s’oppose à ses désirs.

C’est dans votre vulnérabilité, dans votre abandon, non dans la force de votre orgueil, qui n’est finalement que le résultat d’une grande peur intérieure et d’une incapacité à accepter la vie telle qu’elle est, que vous pouvez rencontrer qui vous êtes vraiment.